Je me lance !
12/4/2024

Ils et elles se sont engagés dans un « Et si » puissant...

Pierre Hennen

Visionnaire, modeste et optimiste dans l’âme, Pierre Hennen est le fondateur de la Boulangerie l’Alternative. Depuis 2019, il vit ce qu’on peut véritablement qualifier de success story.

Qu’est-ce qui t’a inspiré à lancer ton entreprise dans ce domaine spécifique ?

J’ai toujours adoré la boulangerie, et plus spécifiquement la pâtisserie. Le jour où - comble du boulanger – on m’a diagnostiqué la maladie cœliaque, j’ai été obligé de modifier mes habitudes alimentaires. Frustré de ne pas retrouver le gout du bon pain dans les alternatives existantes, je me suis donné pour mission de le créer moi-même. Après de nombreux mois d’essais-erreurs et de recherches dans ma cuisine, j’y suis parvenu. L’idée d’en faire profiter le plus grand nombre m’est alors venue.

Quelles leçons tires-tu des moments où ton optimisme a été mis à l'épreuve ?

Je ne me souviens pas avoir rencontré d’immenses obstacles sur ma route. C’est probablement parce que je suis un optimiste dans l’âme, et que j’oublie facilement les embuches du passé. Ou alors c’est parce que je n’ai pas vu ces obstacles comme étant insurmontables, alors que d’autres les auraient considérés comme tels.

Comment vois-tu le rôle des entreprises dans la création d'un changement positif et durable dans la société ?

Ce sont les entreprises qui initient le changement. On peut attendre que cela vienne des politiques, mais, selon moi, l'entrepreneuriat est un formidable levier pour faire progresser durablement notre société. Heureusement, elles et ils sont nombreux autour de moi, dans tous les domaines, et je suis intimement persuadé que nous participons activement à rendre l’avenir positif.

Comment décrirais-tu ta vision pour l’avenir dans ton secteur d’activité ?

Bien que nous soyons encore en pleine croissance, j’ai le sentiment que d’ici deux ou trois ans, la Boulangerie L’Alternative arrivera à saturation, de son espace et de ses machines. Une phase de stabilisation s’amorcera et deux options se présenteront à nous. Changer d’atelier, engager plus de personnel et investir dans de plus grosses machines, ou rester tels que nous serons devenus. J’espère de tout cœur faire le second choix. Car je crois dur comme fer que, pour que notre secteur évolue de manière positive, il est essentiel de ne pas standardiser les produits. Le danger serait qu’un boulanger, en voulant monopoliser le marché, baisse ses coûts en utilisant des matières premières de moins bonne qualité et augmente sa rentabilité via de grosses lignes de production. Notre secteur y perdrait son âme. Donc, du fond du cœur, j’espère que de nombreux autres personnes sauteront le pas et ouvriront leur propre boulangerie.

Quels conseils donnerais-tu à d'autres personnes qui cherchent à poursuivre des visions audacieuses ?

Oser. Tester. Tomber. Mettre son égo dans sa poche. Et puis recommencer. Je conseille aussi de sélectionner les conseils reçus selon la pertinence de celle ou celui qui les prodigue. Être à l’écoute des feedbacks des consommateurs et ne pas rester braqué sur sa vision me parait également primordial. Car tomber amoureux de son idée, c’est bien. Mais embarquer la clientèle dans cette idylle, c’est encore mieux.

La boulangerie juste ici !

Propos recueillis par Marine Ledoyen (Coordinatrice du programme « Toutes des Graines de Changement » au VentureLab)

Nikita Colas

Nikita Colas est une jeune femme de 23 ans, diplômée d’HEC Liège et spécialisée en management des entreprises sociales et durables. Elle travaille à 4/5ème chez Neo&Nea et est incubée au VentureLab pour concrétiser son projet : sortir son premier workbook ! Il a pour objectif innovant de combiner un livre informatif et interactif, avec des exercices ludiques pour faciliter les changements réels de comportements en faveur d’un mode de vie plus durable. Le tout avec une approche qui préfère l’humour à la culpabilisation !

Qu'est-ce qui t’a motivée à lancer ton entreprise dans ce domaine spécifique ?

L’urgence écologique n’est plus à décrire. Ce projet est né du constat selon lequel nous n’avons plus le loisir d’attendre. J'ai été inspirée par des interactions avec mon entourage proche ou plus éloigné : il y a beaucoup de personnes motivées et informées, mais qui, pour plusieurs raisons, ne sont pas encore passées à l’étape d’agir concrètement.

Quelles sont les principales raisons pour lesquelles tu es optimiste quant à la réalisation de ta vision pour l'avenir ?

L’être humain a la capacité de faire de belles choses aussi ! C’est important de se nourrir des alternatives qui existent et qui sont absolument géniales. Des personnes motivées, ingénieuses, créatives, il en existe plein. Ces personnes inspirantes me permettent de conserver un certain optimisme quant à l’avenir. Les solutions existent et ne cessent de se multiplier, il ne reste plus qu’à les adopter. Je sens que tous ces sujets prennent de l’importance.

Quelles leçons tires-tu des moments où ton optimisme a été mis à l'épreuve, et comment ces expériences influencent-elles ton approche pour réaliser ta vision ?

Mon optimisme est mis à l’épreuve quand je réalise la méconnaissance qui gravite autour des enjeux climatiques et plus largement autour des limites planétaires. Il m’arrive de m’étonner assez fort du manque d’informations diffusées sur ces questions. Ça change mon approche vers une plus grande écoute, plus de pédagogie et d’empathie.

Quels conseils donnerais-tu à d'autres personnes qui cherchent à poursuivre des visions audacieuses ?

De bien s’entourer. Les personnes qui nous entourent ont un fort impact sur la réussite de notre projet. Savoir qui nous soutiendra et sera heureux ou heureuse de nos réussites, c’est primordial. Un entourage de qualité est avant tout soutenant, mais aussi stimulant, challengeant et de confiance.

Comment vois-tu le rôle des entreprises dans la création d'un changement positif et durable dans la société ?

Les entreprises ont un rôle immense à jouer dans la transition ! L’un des plus grands rôles à jouer est d’ouvrir la voie en s’inspirant des modèles d’économie sociale. Les entreprises peuvent dire : nous empruntons un autre chemin que celui de la maximisation du profit à court terme pour les actionnaires et nous cessons de rémunérer le capital, parce qu’il y a des priorités bien plus importantes que celles-là. Les entreprises regorgent de talents, de ressources et de moyens utiles pour accélérer la transition.

Propos recueillis par Zoé Lacrosse (Chargée du développement pédagogique au VentureLab)

Luc Huberty

Dans le monde associatif, certains visages brillent par leur détermination inébranlable. Luc Huberty, fondateur de Leg's Go, en est un exemple. Il partage avec nous ses leçons de vie pour surmonter les épreuves avec optimisme et résilience.

C'était un jour comme les autres en 2001, jusqu'à ce que le destin bascule. Luc avait toujours vécu sa vie à cent à l'heure. Alors au volant de sa Jeep, il perd le contrôle, en est éjecté avant que celle-ci ne retombe sur lui. Suite à ce grave accident, il reste un an et demi à l’hôpital et subit une amputation de la jambe. Luc traverse alors une longue période de rééducation.

Cet événement a profondément influencé sa trajectoire :« Avant cet accident, je brûlais la chandelle parles deux bouts, j'étais un entrepreneur avide de réussites. » Il comprend ainsi l'importance d'offrir un soutien à celles et ceux qui se battent pour reconstruire leur vie.

C'est ainsi qu'est née l'ASBL Leg's Go en 2014. Son objectif initial ? Aider les personnes ayant subi une amputation de membre inférieur, grâce au sport. Avec les années, le but de l’association évolue pour aider celles et ceux qui souhaitent (ré)apprendre à courir, quel que soit leur handicap. « Nous leur fournissons le matériel nécessaire (prothèse, chaise roulante adaptée...) ainsi que l’assistance d’un coach spécialement formé. Retrouver l'estime de soi, ne pas s'isoler et créer une solidarité sont aussi les raisons d'être de l’ASBL. »

Quels conseils aurais-tu envie de partager à une personne faisant face à une épreuve ?

  • S’autoriser à ressentir et accepter ses émotions (la tristesse, la colère, la peur...). Ne pas les nier, mais plutôt les identifier et les exprimer de manière saine.
  • Prendre soin de soi physiquement et mentalement : faire de l'exercice, chercher du soutien auprès de proches, parler à un thérapeute ou pratiquer des activités qui apportent du réconfort.
  • Se concentrer sur ce que l'on peut contrôler et chercher des solutions, notamment en se fixant de petits objectifs atteignables, en se renseignant sur les ressources disponibles, ou en s’inspirant de modèles de réussite.
  • Se rappeler que même dans les moments les plus sombres, il y a de l'espoir. Garder une perspective optimiste et se rappeler que les moments difficiles sont souvent temporaires :cela peut aider à maintenir la motivation et à trouver la force pour surmonter les épreuves.

Quels sont tes projets actuels ?

Notre dernier projet est né suite au cancer traversé par mon épouse. Pendant et après les mois de traitements et les lourdes interventions médicales, les médecins l’ont incitée à marcher au quotidien. Leg’s Go Walk est un groupe de marche dédié aux personnes rencontrant des difficultés de mobilité. Les personnes valides et en bonne santé sont invitées également afin de poursuivre l’objectif d’inclusion inversée, faisant partie de l’ADN de Leg’s Go.

Tu peux soutenir l’ASBL par un don : BE31 3631 53310055. Sa réussite repose aussi sur sa visibilité et la démystification du handicap. N’hésite donc pas à en parler autour de toi.

Pour plus d'infos sur l'ASBL

Propos recueillis par Amandine Sanfratello (Chargée des relations entreprises au VentureLab)

Et si ceci vous intéressait aussi ?