Idées, know how et agilité : les start-up complémentaires des grandes entreprises
Les start-up : mascarade ou outil d’avenir?
Je répondrais : les deux. Les start-up peuvent devenir de réelles mascarades. Nous les voyons fleurir de toutes parts, telles des étiquettes que des porteurs d’une idée se décernent : « Bonjour, j’ai une super idée d’entreprise. Je suis une start-up ».
Est-on prêt à laisser fleurir toutes ces initiatives sans véritable encadrement? Ce serait pour moi prendre le risque de ne plus prendre les start-up au sérieux et de discréditer l’approche. Par contre, les start-up peuvent être de véritables outils d’avenir parce qu’elles sont crées sur base de réelles bonnes idées et ont été concrétisées intelligemment. Dans ce sens, elles ont l’avantage d’avoir des centres de coûts moins importants, d’être très agiles et de créer des innovations rapides.
Les start-up ont-elles un impact?
Oui. Leur réussite est liée à trois aspects pimentés d’un brin de chance : un moment opportun, dans un secteur particulier, avec une bonne réponse à un besoin de marché (d’où l’importance de bien étudier sa cible et/ou son produit). A ces conditions, les start-up ont de l’impact pour l’économie car elles sont complémentaires des plus grandes entreprises qui manquent parfois d’idées, de know how ou d’agilité. Par exemple, si la digitalisation est un enjeu pour le monde bancaire, cela nous prendrait trop de temps et d’argent de développer toutes les solutions en interne et celles-ci seraient aussi vite dépassées. Les start-up ont, par contre, un intérêt à s’intègrer dans un environnement qui a les moyens en termes humains et financiers pour se développer. Pour avoir de l’impact, le point d’attention doit être la croissance.
Mais tout le monde ne réussira pas. Il y aura des échecs. Il faut apprendre à ne pas être rancunier sur l’échec tout en évitant au maximum les ardoises qui cassent la confiance.
Apportent-elles réellement de la valeur économique de manière pérenne ? Si oui, à quelles conditions?
Le 21° siècle a vraiment créé un essor des start-up, maintenant devenues « célèbres ». Elles font face aux limites des grosses structures, enfants de la mondialisation. Selon moi, pour être pérenne, une start-up doit soit répondre à un besoin de marché niche et devra se développer pour répondre à la demande sans se faire copier, soit s’intégrer dans un écosystème avec d’autres petites entreprises complémentaires. Elles font alors partie d’une chaîne et s’assurent mutuellement une part bénéficiaire. Dans tous les cas, les start-up ne seront pérennes que si elles ont l’intelligence de bien s’entourer et d’accepter les avis des autres (remise en question). La banque est présente dans cet écosystème pour soutenir les start-up et les scale-up de la création au développement de leur business dans un monde qui change vite dans un cadre légal et structuré. Nous les guidons dans chaque étape de leur cycle de vie. Nous pouvons leur offrir un réseau national et international. Nos conseillers jouent ici un rôle clé. Ils ont l’expertise pour trouver des solutions bancaires et non-bancaires dès la création de l’entreprise jusqu’à son internationalisation. Le réseau étendu de BNP Paribas Fortis et l’expertise de nos conseillers sont donc des valeurs ajoutées importantes pour un entrepreneur.
Est-ce que cela voudrait dire que les banques sont les acteurs financiers utiles pour garantir une saine pérennité des idées qui se sont un jour concrétisées ?
Oui, beaucoup d’entrepreneurs comprennent notre vraie utilité et créent un dialogue avec leur banque pour qu’elle puisse jouer son rôle principal : garantir le financement utile à son développement et donc à sa pérennité.
Extrait de l’Interview de Bernard Dubois, Directeur Général Retail & Private Banking – Région Liège, BNP Paribas Fortis.
